Clavercy - Gare terminus sud-est époque IV - Manu

Pfouhhh quel projet ! Je l'avais oublié

Beaucoup de boulot en prespective, mais aussi beaucoup de plaisir.

Hello, merci pour vos commentaires et encouragements !
J'avais un chef qui me disait : "il faut être ambitieux mais raisonnable mais ambitieux..."
Il faut être deux fois plus ambitieux que raisonnable !

L'avantage du choix fait est de pouvoir selon le contexte faire rouler du train sur une piste pour des néophytes. Pour les initiés, le switching en gare en fait tout le sel !

Manu

Bonjour Patron !

Afin d’accélérer le dessin définitif des plateformes dans les feuilles de MDF, j’ai décidé de faire des patrons comme en couture. Les courbes des rampes hélicoïdales sont toutes de même rayons (329 mm int et 362 mm ext), sauf certains cas particuliers, lorsque la voie intérieure est montante par exemple, où là je prends des une courbures minimales de 362 mm pour l’intérieur, et donc 395 mm pour l’extérieur (une seule occurence). Je me base sur les rayons des coupons de voie Roco ou Minitrix. Cela me permet de faire un gabarit unique qu’il ne reste qu’à reproduire à l’envi.

Je me suis rendu compte, sur les courbes complémentaires permettant de faire de mon vieux module NTrack un réseau en ovale, que l’absence de raccordement parabolique pouvait induire des dysfonctionnements au niveau des attelages, les USI et TEE 69 en particulier déraillaient de manière aléatoire. Un raccordement parabolique est également beaucoup plus agréable à l’œil. C’est pour cela que toutes mes courbes (sauf certains cas particuliers ou le raccordement entre la courbe et la ligne droite est réalisé par des aiguillages enroulés en courbures décroissantes) en sont dotées qu’elles soient serrées et invisibles ou larges et visibles.
Je me suis basé sur l’article paru dans Model Railroader d’un modéliste danois, l’ayant lui-même piqué à l’ouvrage incontournable « Track planning for realistic operation » que je me suis fait faucher dans un train…

J’ai choisi un offset « X » de 20 mm pour un rayon de 362 mm et 26 mm pour un rayon de 329 mm, parce qu’en plus l’entraxe varie de 33 mm en courbe (géométrie Roco) à 27 mm en ligne droite (géométrie Peco code 55). J’ai rajouté 20 cm en longueur (L/2). L’encombrement supplémentaire est donc faible, je suis surtout limité en largeur, et le gain en aspect et en qualité de roulement est réellement substantiel. Par ailleurs, en visible cela peut donner lieu à la mise en œuvre d’un dévers progressif.

Le résultat montre en comparaison, pour des rayons identique avec et sans transition, un gain réel dans l’apparence d’un convoi entrant dans une courbe d’un rayon aussi faible.

Armé de ces deux patrons, j’ai pu m’attaquer à la découpe des feuilles de MDF et ainsi réaliser les plateformes de voies :

C’est bien, c’est pratique et surtout ça ne prend pas de place dans la salle à manger de l’appartement…


Une scie… débite

Durant mes quelques semaines de célibat l’été 2010 (le reste de la famille étant en vacances… loin !) j’ai pu investir des zones de l’appartement qui sont interdites au petit train en temps normal à la fois parce que ça encombre mais également parce que ça peut s’avérer dangereux pour les enfants et fatal pour mes modèles ! Pour l’anecdote, j’ai failli avoir un arrêt cardiaque en voyant ma petite de même pas 2 ans se balader avec un de mes wagons qu’elle avait piqué dans un tiroir (« cébagon ! cébagon ! »). Pas de panique, déménagement du parc dans un tiroir tout en haut !
Bon enfin seul, j’ai sorti les plans, mes règles, mon critérium et la scie sauteuse sur la terrasse. Parmi les plans se trouvent en particulier les encombrements des plateformes dans les feuilles de MDF réalisés à partir d’un des plans soigneusement découpé (voir sur l’image ci-dessous). La feuille de MDF de 3 mm posée sous les outils et les plans ci-dessous recevra la partie gauche de la gare avec le début de la bifurcation et le dépôt.

Ces séances de sciage, assez peu enthousiasmantes il faut bien l’avouer, m’ont permis de débiter à peu près 75% des plateformes de mon réseau en quelques jours de soleil.
Lunettes de protection et masque obligatoires ; le MDF fait une poussière très fine et désagréable.
Quelques mises en situation pour récompenser le laborieux :
La gare côté butoir, avec au fond mes deux patrons (courbe constante au fond et devant le raccord parabolique) afin de disposer +/- correctement la plateforme de la gare.

Côté bifurcation avec une simulation des différents niveaux en utilisant l’outillage de base qu’est la boîte à thé.

Pour finir voici la feuille de MDF présentée plus tôt avec la bifurcation au fond et le dépôt devant. La voie qui passe au-dessus sur la droite a été retirée à la version 15 de mon plan. Elle devait initialement être invisible, masquée « à l’intérieur » d’un pont routier passant au-dessus de l’entrée de la gare. J’ai aéré l’ensemble.


à suivre...
Manu

Du beau travail, il est vrai que la menuiserie, si longue soit-elle, n'est pas la partie la plus chouette de la confection d'un réseau mais un passage obligé quand même.
Bonne continuation dans tes travaux.

Merci pour les explications sur le raccordement parabolique et bravo pour la qualité de tes travaux.

Tes patrons sont en quoi ?

Jmarc69
N'iste qui attend de pied ferme le co-pilotage

Les partons sont en MDF de 5 mm.
Pour le co-pilotage, il faudra attendre ; je n'ai rien fait de l'été et avec la vague de chaleur en ce moment, je suis tout liquide...
Manu

Je semble ajuster ? Justement j’assemble !

J’ai choisi les tiges filetées pour assembler les rampes hélicoïdales et une partie des plateformes rectilignes. Il me faut donc une base de travail horizontale solide et fine tout en laissant un accès par « trou d’Manu » au milieu des boucles.



J’ai réalisé cette plateforme en MDF de 6 mm (ils ne font plus de 5 mm… bon, mes patrons seront les seuls à être réalisés dans cette épaisseur…).



J’ai ensuite découpé une semelle d’isolant phonique en liège de 4 mm et je l’ai scotchée sommairement. Toutes les plateformes ont été assemblées et mises en place fermement. L’ajustage a été très long ; il ne s’agissait pas de se planter !

J’ai finalement percé des trous de 3 mm pour y insérer mes tiges filetées. Celles-ci sont mises en quinconce (comme à Bordeaux ). L’écart angulaire entre deux tiges est de 1/16e de cercle. Un cercle complet permet de monter de 48mm, ce qui fait exactement 3mm d’écart d’altitude entre deux tiges. Ci-dessous, une mise en situation. Les plateformes posées au dessus ne sont pas forcément celles qui seront en haut au final, de la même manière, la plateforme de la gare se retrouve tout en-dessous pour le percement pour des raisons de praticité et d’accès.



Une fois tout percé et les plateformes du dessus retirées, voici ce que ça donne avec la plateforme la plus basse enfin fixée au cadre :



J’en ai profité pour commencer à poser de la voie, en insérant un « enrailleur » (Minitrix dont j'ai retiré les rails et que j'ai inséré dans de la voie Peco Code 80) et, bien entendu les raccordements paraboliques.
Sur cette vue, il n’y a pas moins de 3 raccordements paraboliques !

Je pose ma voie avec quelques points de colle blanche pour éviter de rigidifier trop l’ensemble et ainsi limiter la résonance. J’ai posé du liège, ce n’est pas pour rien !

Je me suis également rendu compte que les raccordements entre deux longueurs de voie Peco code 80 en pleine courbe induisent des cassures, lesquelles doivent être contrées en poussant les deux rails vers l’intérieur de la courbes à l’aide d’artifices aussi risqués que maladroits. J'ai donc systématisé des décalage dans les éclisses métalliques des deux files de rails et désormais, les nouvelles coupures avec des éclisses plastique se feront dans des courbes de grand rayon ou des lignes droites.

Une vue des différentes plateformes disposées les unes au-dessus des autres.




Tu la connais celle du wagon qui dessine au plafond ?

La continuation de la rampe hélicoïdale nécessite l’installation d’une caténaire factice servant à éviter qu’ils n’accrochent n’importe quoi. L’écart entre deux niveaux à cet endroit est minimisé autant que faire se peut et je suis descendu à 48 mm, ce qui une fois retirées l’épaisseur du MDF (3mm) celle du liège (4mm) et de la voie (4 mm) laisse bien 37 mm pour les engins, ce qui est quand même assez peu il faut l’avouer… Mais 2% de rampe max est à ce prix.
Il m’a donc été nécessaire de dessiner son emplacement, bien dans l’axe de la voie du niveau inférieur. Il me fallait donc dessiner précisément son positionnement. J’ai choisi d’installer un mini feutre dans un tombereau en me débrouillant pour que la pointe soit pile au-dessus de l’axe du pivot d’un des bogies.



Je me suis aidé d’une rame pour le tracter et bien l’aider à tracer correctement. J’ai du faire des réglages au ½ mm près sur l’écart entre les deux niveaux. Au total, cette opération m’aura occupé un weekend complet…



On se rend compte aussi que d’une machine à l’autre, les pantos ont soit tendance à se déporter vers l’intérieur (CC 6500) soit vers l’extérieur de la courbe (2D2 9100).



L’étape d’après consista à insérer des mini-vis en laiton dans l’axe de la caténaire. Au final, j’ai soudé un fil de laiton de 9/10e de mm en essayant de bien rester dans l’axe. 30 cm de mou de chaque côté, des raccords en pente réalisés avec des tiges filetées et des fers plats et le tour est joué ; je peux rouler les pantos levés sans risquer un arrachement.







Toutes ces étapes ont été appliquées également sur le module de droite, celui qui supportera les heurtoirs de la gare terminus.

Pour finir, une vue générale du module de gauche.



Manu

super beau boulot
le travail sur les hélicoides est toujours long ( il faut être persistant)

Merci p'titrainrouge
Persévérance et obstination sont les deux mamelles du constructeur de réseau (entre deux périodes de découragement et de mise de côté...)
Mais ça avance !
Manu

Super avancement et pour tes caténaires sur la rampe hélicöidale, c'est toujours plus agréable de pouvoir rouler avec les pantos en l'air

Merci, je suis d'accord, il y a 4 points qui font la différence à mon avis, c'est pouvoir rouler :

• les tampons joints
  
• avec un éclairage réaliste
  
• les wagons chargés
  
• pour les réseaux équipés de caténaires, les pantos levés
  

Manu

Bravo pour la réalisation et merci pour les explications, l'expérience des autres permet d'éviter certaines erreurs et d'aller directement à la bonne méthode.

Merci Machi'N
Tiens dans les erreurs à ne pas faire : j'ai pris des diamètres de visserie différents pour différents éléments :

• Du 3 pour les tiges filetées des rampes hélicoïdales
  
• Du 5 pour les assemblages d'éléments de boiserie avec des fers plats ou des équerres
  

En fait il faut partir directement sur 4 partout ; le 3 est trop petit et on en trouve pas de clé plate suffisamment petite, il faut prendre une pince plate. Avec du 4 c'est bon (clé de 7).
Le 5 ne rentre pas toujours dans les trous des équerres pourtant vendues pour cette taille, le 4 oui.
Voilà, je me serais moins cassé les pieds en ayant généralisé cette taille partout.
Ce sera pour le prochain !
Manu

Bonjour,
Je viens de boucler ma voie de parade. En voici une petite video :

Pour ceux qui s'inquiéteraient de l'aspect "dense", une fois fini avec le décor, ce train serait visible aux moments suivants :

• 0:03 à 0:14
  
• 1:02 à 1:10
  
• 1:35 à 1:49
  
• 2:22 à 2:34
  
• 2:48 à 2:55
  
• 4:15 à 4:23
  

Désolé pour la vitesse relativement élevée, mais une vitesse plus basse aurait allongé la vidéo et ça aurait sans doute été ennuyeux...
Manu

Oula il en fait des km le train !! Bravo pour la menuiserie

6 mois après mon dernier post sur ce sujet, j’ai décidé de stopper ce projet et d’opter pour un sujet plus simple. En effet, l’accès à certaines parties du réseau notamment dans la vidéo entre 0:20 et 0:23, 0:35 et 0:40, 1:15 et 1:25 est particulièrement problématique. J’étais obligé de pratiquer des contorsions pour atteindre un wagon détaillé ou une caténaire dessoudée.

La place occupée par le réseau dans la pièce en faisait également un élément «envahissant».

L’utilisation de rampes hélicoïdales à faible rayon (2% pour 362 mm de rayon pour la voie montante) est très sollicitant pour le matériel, en particulier avec des rames pouvant atteindre 1m80 ou 1m90.

Et puis l’ampleur du projet représente un investissement financier et en temps non négligeable ; des discussions avec Michel B. (mon père spirituel en modélisme) ; qui a un réseau toujours non fini dans sa cave en construction depuis 40 ans ; m’amène à réfléchir à la complétude du projet, même si l’essentiel est dans le chemin à parcourir et non la destination. Michel à 73 ans subit un désenchantement massif à propos de son réseau et n’y va quasiment plus. Le fait que le résultat final soit toujours non terminé, qu’il y manque des détails, ne permet pas de faire entrer dans ce monde des personnes «non initiées» au modélisme ferroviaire. Je n’aurai l’adhésion complète de toute la famille, qu’une fois le décor en bonne voie, des personnages et des éclairages installés.

Cela ne retire en rien l’intérêt du réseau tel que conçu initialement, mais dans le contexte spatio-temporel qui m’est propre, je me devais de changer de braquet et de partir sur un projet plus modeste.

J’ai néanmoins attaqué une maquette de la maquette pour donner une idée de ce que ça aurait donné une fois fini.

Je la complèterai une fois le nouveau réseau opérationnel (le tour bouclé) ; j’en mettrai un lien ici une fois
Manu

Joli projet, j'adore l'idée de gare en cul de sac ça permet de faire beaucoup de manœuvre

Je partage ton opinion. Mieux vaut petit et fini que grand et interminable.
Quand à l'adhésion de la famille ça me paraît aussi très important. En ce qui me concerne, d'avoir fait des mini réseaux le plus soignés possible a séduit mon épouse qui a été jusqu'à garder des réseaux dans le salon!

Traindenfer a écrit:

Je partage ton opinion. Mieux vaut petit et fini que grand et interminable.
Quand à l'adhésion de la famille ça me paraît aussi très important. En ce qui me concerne, d'avoir fait des mini réseaux le plus soignés possible a séduit mon épouse qui a été jusqu'à garder des réseaux dans le salon!

C'est une approche qui se respecte, un peu comme le "moins mais mieux" souvent plébiscité par Yann BAUDE dans les reportages de LR, mais perso, je n'imagine pas avoir un jour un réseau "fini" et de petite taille dont je suis certain qu'il me lasserait très vite.
L'intérêt en ce qui me concerne est justement d'avoir toujours quelque chose à y ajouter. Je ne parle pas d'ajouter des petits détails de décor, mais des choses dimensionnantes, de façon à être en permanence dans une démarche de projet, de l'étape "rêve-imagination" à l'étape "réalisation" en passant par les phases d'étude.
Bon, évidemment, j'installe mon réseau dans le grenier, ce qui évite à avoir à prendre en compte les considérations esthétiques pour l'acceptabilité par la famille du chantier permanent dans la maison...

Je crois que vous avez raison tous les deux !
C'est pour cela que je pars sur du modulaire ; léger démontable et surtout je peux rajouter un bout pour relancer l'intérêt. Par ailleurs, cela permet d'alterner les travaux : décor, puis voie, puis câblage, puis... re-décor, re-câblage etc...
Manu