Faisant suite à mon article sur l’
alimentation et les sections d’arrêt, ainsi qu'au fil de discussion du réseau de pololecheminot, je présente ici une solution simple pour un bloc automatique permettant d’envoyer plusieurs trains à la suite sur une même voie, sans que ceux-ci ne se rattrappent.
Voyons tout d’abord le principe de fonctionnement d’un bloc:
Les différents blocs sont notés ABCD et les trains roulent dans le sens droite – gauche (et passent donc les blocs dans le sens DCBA). Les sémaphores représentent des signaux ouverts ou fermés. Au départ, tous les signaux sont ouverts. Le premier train représentés par la locomotive à vapeur passe le signal D. Dès qu’il l’a passé, ce signal est fermé et le reste jusqu’à ce qu’il ait passé le signal C. Lorsque le premier train a passé le signal C, celui-ci est fermé et le signal D peut être ouvert.
On voit ensuite arriver un train plus rapide (représenté par la locomotive électrique) qui passe le signal D ouvert, ferme le signal D et va s’arrêter au signal C fermé. Le signal C reste fermé aussi longtemps que le premier train n’a pas passé le signal B.
Lorsque le premier train est dans le bloc A, il aura fermé le signal B et ouvert le C, libérant ainsi le 2ème train.
Et ainsi de suite, chaque fois qu’un train quitte un bloc, il met le signal derrière lui au rouge et le signal précédent au vert. Un train lent ne peut donc jamais être tamponné par un train rapide.
Le Bloc en modélismeIl existe plusieurs manière de reproduire le bloc en modélisme. Le principe reste toutefois toujours le même: empêcher un train d’entrer dans un bloc occupé. L’élément clé est donc un système qui peut vérifier si un bloc est occupé ou non.
Une solution consiste à vérifier s’il y a consommation de courant dans la voie. Ce n’est pas le propos de cet article, mais je renvoie le lecteur à cette
page de l’association des modélistes ferroviaires de Nice.
Une autre solution consiste à détecter quand un train entre et sort d’un bloc. Lorsque le sens de circulation est toujours le même, c’est relativement simple à mettre en oeuvre. C’est cette solution que je présente ci-dessous.
Mettre un signal au rougeMettre automatiquement au rouge un signal que le train vient de passer peut avoir du sens même sans parler de système de bloc automatique. Il s’agit en soit simplement pour un train de « protéger ses arrières ». Le petit montage ci-dessous montre comment ça marche:
Le signal est commandé par une relais comme on l’a vu dans l’article sur
l’alimentation et les sections d’arrêts. Il s’agit d’un relais bistable avec
2 bobines. Le fil rouge sur mon schéma représente l’alimentation du rail droit dans le sens de circulation.
L’ILS (interrupteur à lame souple) est un petit tube de verre avec deux lames métalliques qui ne se touchent pas. Lorsque qu’un aimant passe au-dessus de l’ILS, les lames sont magnétiquement attirées et se touchent pour laisser passer le courant. On utilise se courant pour mettre le relais en position « voie occupée » et couper l’alimentation de la section d’arrêt. Comme le relais est bistable, il garde cette position jusqu’à ce que l’autre bobine soit activée, par exemple par un bouton poussoir.
Remarques:
- Afin qu’un train qui circulerait en sens inverse ne soit pas influencé par le signal, une diode (en rouge) ponte le relais. Ainsi, même si le signal est rouge (relais dans la position en bas) le train circulant dans le sens gauche-droite recevra du courant dans son rail de gauche (- selon la norme NEM 631). Ceci n’est possible qu’en alimentation par courant continu analogique!
- Chaque train doit être équipé d’un aimant pour activer l’ILS. L’aimant peut être n’importe où dans le train, on verra pour le système bloc ci-dessous qu’il est avantageux que l’aimant soit en queue du train.
Bloc automatique simpleEn partant du schéma ci-dessus, si simultanément à la mise au rouge du signal qu’il vient de passer le train met aussi au vert le signal du bloc précédent, en plus de la protection montrée ci-dessus, on assure aussi le départ automatique du train suivant. Voyons ceci sur un schéma (je vous recomamnde de cliquer dessus, il s’ouvrira dans une petite fenêtre et sera plus lisible):
Le schéma montre la situation d’un train qui a passé le signal tout à droite. L’aimant représenté en rouge sous le dernier wagon a actionné l’ILS et mis le signal correspondant au rouge. Lorsque le train aura passé le 2ème signal et actionné le deuxième ILS, le relais du signal tout à droite aura été remis au vert, et celui du deuxième simultanément au rouge. En ainsi de suite.
Remarques:
- Il est recommandé de mettre l’aimant sous le dernier wagon. Ainsi, en cas de décrochage, le signal derrière le wagon décroché ne pourra pas être mis au vert, évitant ainsi les accidents.
- Si un train est plus long qu’un bloc, il est impératif que l’aimant soit sous le dernier wagon, garantissant ainsi que le bloc précédent ne puisse être libéré que lorsque la totalité du train l’aura quitté.
- Le premier bloc d’une section automatique ne libère aucun autre bloc (le fil vers « libération bloc précédent » n’est pas nécessaire)
- Le dernier bloc d’une section automatique doit être libéré manuellement.
Commande manuelle du blocDans certains cas, il peut être judiceux de prévoir une commande manuelle des relais parallèle à la commande automatique par ILS (par exemple si on enlève manuellement un train du tronçon automatique, il faudra pouvoir mettre au vert le signal précédent le bloc ainsi libéré). Pour cela, il suffit de brancher les relais simultanément aux ILS et à des boutons poussoirs au tableau de commande (ou à proximité des blocs).
Toutefois, en mettant au vert un bloc, on ne veut pas forcément mettre en même temps au rouge le suivant. Inversément, en en mettant un au rouge, on ne veut pas forcément mettre au vert le précédent. Pour cette raison, j’ai présenté tout mon développement du bloc automatique en utilisant du courant continu. Il suffit alors de mettre entre l’ILS et le relais une diode qui empêche le courant qui vient des boutons poussoirs d’agir sur le relais précédent ou suivant. L’alimentation par le bouton poussoir se fait entre la diode et la borne du relais:
Voilà, j'espère que ça va aider l'un ou l'autre. Il ne s'agit bien sûr pas de la seule et unique solution, mais d'une solution facile à mettre en oeuvre, que nous avons utilisée à satisfaction pendant de nombreuses expositions sur le réseau modulaire des 4 saisons.
Autre lecture recommandée: la page de Felix Geering,
http://k.f.geering.info/modellbahn/technik/streckenblock.htm (en allemand)
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