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La concurrence, c'est ce qui fait baisser les prix"
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Qu'une marque se plante, ce n'est pas mon souci de consommateur"
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L'économie de marché, il n'y a que cela de vrai"
Voilà des clichés qui ont la vie dure...
Prenez ces trois clichés avec l'exemple du marché de l'automobile :
* la concurrence n'a pas empêché de faire doubler le prix des voitures en 5 ans... C'est la crise qui fait baisser les prix et non la concurrence.
* je doute que les gens qui ont des voitures d'une marque aujourd'hui aimeraient que cette marque disparaisse. Et le SAV ? et la valorisation de leur bien en revente à court terme ?
* laisser mourrir les constructeurs automobiles français voudrait dire 10% de l'activité économique française en moins...
Il faut donc savoir composer pour que la loi du marché s'exprime, mais sans trop de casse.
Bien évidemment, le marché du N n'est pas comparable à celui de l'automobile. Néanmoins, évitons les clichés.
Ma vision des choses : je vois
deux étapes. Et chaque chose en son temps.
En discutant avec des distributeurs, ils conviennent généralement que le N résiste mieux à la crise que le HO. Pourquoi ? Parce que l'offre est de plus en plus complète et que le N offre des avantages indéniables en terme de place... Ce qui attire de plus en plus de modélistes ferroviaires brimés par la disponibilité de place...
Les faits qui le prouvent ? Pratiquement très peu de boites de départ en HO vendues pour Noël, et une période dopée en un an par les 67000/15000/22000 minitrix, les 7100 Startrain et les 66000 Piko en N, sans oublier les innombrables matériels remorqués.
Donc la proportion de N'istes augmente. Les marques s'en rendent compte, et commencent à prendre position. Mais là, pour ne pas rompre un équilibre encore instable, il faut éviter les vagues... Car une marque qui se plantera sur notre échelle ne reviendra pas de sitôt.
Dans
un premier temps, la taille du marché du N n'est pas encore comparable à celui du HO, malgré le grignotage permanent du N. Soyons honnètes.
Il faut donc faire comprendre aux constructeurs qu'ils trouveront plus d'intérêts à sortir une vraie nouveauté qu'un doublon. Et il y a encore de vrais potentiels, rien qu'à voir vos souhaits non assouvis. L'AFAN y travaille forcément...
D'ailleurs avec une nouveauté sans doublon, il n'y a que des gagnants : le modéliste voit le choix s'élargir et le constructeur fait un volume intéressant, et donc gagne des sous et donc fait d'autres projets en N. C'est un cercle vertueux
. Ex : la 67000 de Minitrix, puis la 15000 etc...
Conséquence ? Cela va permettre d'élargir encore le nombre de N'istes de plus en plus attirés par le choix.
Et pour les prix ? Pour l'instant, Minitrix, Kato, Startrain, Piko (66000) et Roco (Corail) donnent le ton au niveau des prix, ce qui évite des dérapages trop grands chez les autres (Corails Piko, LSM, etc...), même si cela énerve
de temps en temps.
Il y a donc déjà une concurrence ! D'ailleurs, les fabriquants ne roulent pas sur l'or, et se font racheter... On ne doit pas être loin d'un équilibre, non ? Franchement, une 15000 à 95€ et une 7100 à 125€ c'est raisonnable vu les produits.
Bien sûr, nous devons continuer à être vigilants pour faire en sorte que la politique de prix soit basse, ou en cohérence avec la qualité globale, ce qui n'est pas toujours le cas, si vous voyez ce que je veux dire.
En conclusion, le doublon ABJ4 qui arrive est une vraie bétise... Le doublon potentiel de la 26000 serait une vraie co##erie... Dans un 2ème temps, dans une période que j'espère pas si lointaine (3 à 5 ans ?), notre marché du N sera comparable à celui du HO. C'est déjà le cas dans d'autres pays mais pas en France... Une utopie ? Seuls les HOistes français incurrables n'y croient pas.
Alors, on pourra laisser les constructeurs se batailler pour les parts de marché, et les doublons viendront comme dans le cas du HO actuel, avec de vraies chance de rentabilité. Et ce sera tant mieux pour tout le monde (choix et prix).
Et il y aura toujours, comme dans le HO actuel, de la place pour les artisans.
En résumé : Ne mettons pas la charrue avant les boeufs ! La concurrence à outrance n'est pas l'unique solution à toutes les situations.
Et d'ailleurs, le prix n'est pas le seul sujet :
Il est vrai que notre sensibilité lors de l'acte d'achat est souvent le prix.
Mais le marché global est sensible à bien d'autres facteurs que le prix, dans le désordre :
* la qualité de la reproduction
* la période de référence
* les fonctionnalités (son, lumière, etc..)
* la vitesse en analogique
* la qualité du fonctionnement sur nos réseaux standards et le respect de la norme
* le SAV & garantie
* la pérénité de la marque et des normes
* la représentation locale, avec ses services associés et sa compétence
* la gamme globale
* la compatibilité d'attelage et de l'électronique, digitale ou non.
* et j'en oublie sûrement beaucoup d'autres
Or sans marché, moins de produits... c'est un cercle vicieux
.
Soyons donc patients... Chaque chose en son temps
D'ailleurs vous savez être patients puisque vous m'avez lu jusqu'au bout
Jmarc69
N'iste convaincu et optimiste, contre le "tout marché"