Quelle BR18 ?

Bonjour,

Je pense m'acheter bientôt une BR18 d'occasion. Mais quel est le meilleur modèle (mécanique, finesse, fonctionnement) ? Arnold ? (je pencherais pour un modèle récent: ~2000), Minitrix ?, Hobbytrain ? Je précise que je suis en analogique.

De mon côté je m'orienterais a priori plutot vers un modele Lemke/Hobbytrain.
Je dois avoir des articles sur les differentes reproductions dans des N'Bahn Magazin. je peux faire quelques recherches dans ce sens a l'occasion.

Merci Thomas,

D'après ce que je vois, il y a 2 modèles Hobbytrain qui me brancheraient : le BR 18 312 (HN4001) et le BR 18 106 (HN4031).

Mais je suis preneur des infos de N-Bahn Magazin quand tu auras le temps.

Merci !

Bonjour à tous;

Modèle Arnold: mécanique quasi increvable, très puissante. On peut lui faire remorquer de très très longues rames. La gravure est par contre un peu dépassée, mais malgré tout elle reste l'un de mes modèles préférés. Avantage, on peut en trouver en occasion à des prix corrects (moins de 120 €) pour peu que l'on recherche une version DRG (ep II) ou DB (ep III et Ep IV). Par contre les versions Bavaroises, Belges, et Etat sont généralement vendues au prix d'une machine neuve.

Minitrix: possède dans son catalogue un éventail presque complet des 18: en version bavaroise, en version 18.4; 18.5; à cabine "aérodynamique", ou droite, comme chez Arnold.
La gravure est beaucoup plus fine, le modèle est très détaillé, les dernières sorties sont presque totalement en métal: chaudière et tender. Elles sont équipées de moteur à rotor sans fer. Leur force de traction est en dessous des Arnold, mais leur fonctionnement est impeccable.
Inconvénient: les modèles actuellement disponibles tournent en neuf autour de 200 €. Comme c'est un modèle aussi célèbre et incontournable en Allemagne que nos 231K en France, il est assez rare de voir les voir à des prix attractifs...

HobbyTrain: attention, ce ne sont pas les mêmes que les 18.4 et 18.5 Arnold et Minitrix d'origine Bavaroise: les modèles hobbytrain représentent la 18.3 Badoise.

A mon goût c'est une machine beaucoup plus jolie que les 18.4/5. Esthétiquement c'est une des machines Allemandes les plus réussies. 20 machines seulement ont été construites. Bien que figurant parmi les machines Allemandes les plus puissantes (il faudra attendre la BR05 pour arriver à un niveau de performances comparables ), la DB s'est empressée d'en ferrailler la plupart dès 1948. Seuls trois exemplaires sont restés en service auprès de la division recherche et essais de la DB.
A noter que la 18.314, restée en RDA a hérité d'un tender de 231E récupérée par les Allemands...

Machine intéressante qui a tracté nombre de trains prestigieux dans les années 20:
_ Le Rheingold, pour la DRG, mais aussi quelques trains de la CIWL circulant en Allemagne...

La livrée de ces machines reste un "casse tête-piège à cons" pour le modéliste Français; que je n'hésite pas à qualifier de Malédiction de la BR18.3:

En effet, commandée par les chemins de fer du duché de Bade en 1915, trois premières machines sont livrées entre Novembre 1915 et 1918. Les 17 autres machines sont livrées entre 1918 et 1920.
Elles portent une livrée noire, avec lettres dorées pour l"immatriculation IVh. Certaines machines semblent comporter une immatriculation avec lettres blanches...
Cette livrée n'aurait dû être portée que jusqu'en 1920, date de création de la DRG. Dans les faits, on trouve certaines photos postérieures à 1920, où les machines en tête du Rheingold comportent encore l'immatriculation Badoise, et non DRG !

Et alors ? Eh bien, parce que les 18.3, sont belles, TOUS les constructeurs en HO aussi bien qu'en N nous ont sorti ces machines en livrées imaginaires:
_ en bleu, pour nous N'istes: ref HobbyTrain 4000; Liliput et Trix en HO
_ en vert (Marklin, Trix )

Interrogé dans les années 1980, le patron de la marque Liliput, avait répondu qu'une jolie machine bleue se vendait bien mieux qu'une machine noire. Histoire de placer malgré tout un argument historique, celui ci expliquait que, après tout, pour promouvoir la IVh, krauss Maffei avait fait éditer des cartes postales en couleur, où la machine, en tête du Rheingold est ... bleue.
Dans la réalité, la IVh a toujours été noire.

Hobbytrain propose en N:
_ Une version badoise IVh, bleue, fausse évidemment... Mais j'avoue que je n'ai pas pu résister, j'en ai une...
_ Une version badoise IVh en livrée sortie d'usine (gris blanc), dite livrée photo, portée seulement quelques jours.
_ Une version badoise IVh noire à lettres blanches.
_ Une version DRG, noire à lettres dorées.
_ Une version DB noire immatriculée 18.3, sans aucun intérêt, puisque sous cette livrée elles n'ont existé que durant 3 ans...

Mais pas de IVh noire à lettres dorées pour l'instant.

La chaudière et la cabine sont en plastique, la caisse du tender est en métal. La machine est très bien reproduite.

Cependant, avant d'en acheter une, il vaut mieux avoir en tête les problèmes suivants:
Attention au fonctionnement: Hobbytrain a opté pour une architecture moteur que je n'aime pas du tout: le moteur est situé dans le tender, mais les essieux moteurs sont situés dans la machine: il y a donc une liaison par arbre moteur et cardans entre le tender et la machine: résultat, le démontage est délicat, et cette solution utilisant les grandes roues motrices côté machine est loin d'être idéale pour le démarrage: en analogique il faut pousser un peu sur le voltage pour arracher une rame de 6 voitures. Et il vaut mieux lui éviter un arrêt dans une rampe avec redémarrage...
Enfin elle n'aime pas les courbes inférieures au R3 Fleischmann...

Au niveau prix, on trouve actuellement ces machines aux alentours de 120-150€ en neuf. Lorsqu'elles sont sorties, elles étaient vendues environ 200-220 €.

Ouah

Merci beaucoup, David, pour cette réponse très complète.

Je vais donc oublier les Hobbytrain car dans les parties cachées, j'ai des rayons de courbure de 222mm. Ça sera pour un prochain réseau où je prendrai garde à ne pas descendre en dessous de 400mm. (par ailleurs, Je suis bien en analogique mais avec un asservissement en vitesse).

Effectivement j'ai constaté que les Minitrix sont rares d'occasion et se revendent fort cher. Mais on peut avoir un peu de pot.

Reste donc le modèle Arnold.

salut,

David semble avoir oublié la BR18.1 alias Würrt. Classe C, qui est produite depuis 2011 par Hobbytrain chez Ajin en Corée du Sud.

C'est un modèle assez corrècte, qui n'a pas les graves erreurs de proportion de la Bad. IVh mais qui a une chaudière trop longue de 4,5mm à cause des roues aux bandages NEM (ici Wolfgang Besenhart avait fait bien mieux sur son modèle de 1997 qui reste à mon sens la plus belle Pacific en N existante à ce jour)

la Württ. C existe en vérsion francaise "Etat" en tant que nouveauté 2012.

si pour toi la réproduction des trains réels a une certaine importance, il faut penser également ce que tu comptes "tirer" avec ta 18, car les badoises, les württembourgeoises, les saxones et les bavaroises ne se trouvaient pas partout sur les réseaux DRG, DRB, DB et DR(Ost)...

Bonsoir

Horia Radulescu a écrit:

David semble avoir oublié la BR18.1 alias Würrt. Classe C, qui est produite depuis 2011 par Hobbytrain chez Ajin en Corée du Sud.

Celle-ci ? Si elle a la même base mécanique, je ne vais pas pouvoir. Mais c'est vrai qu'elle est très belle. Mais j'aime bien aussi les 18.5, elles sont plus hautes sur pattes, moins racées mais on une touche que je trouve très sympathique.

Citation :

si pour toi la réproduction des trains réels a une certaine importance, il faut penser également ce que tu comptes "tirer" avec ta 18, car les badoises, les württembourgeoises, les saxones et les bavaroises ne se trouvaient pas partout sur les réseaux DRG, DRB, DB et DR(Ost)...

On va dire « jusqu'à un certain point ». Je suis bien conscient que parmi tout le matériel de la DRG, certaines machines ne se sont jamais côtoyées. Toutefois, je ne veux pas me restreindre à un sous-ensemble du matériel afin de respecter une réalité historique que je trouve tout à fait intéressante mais qui met des bâtons dans les roues de mes coups de coeur

Par exemple j'aime beaucoup la Glaskasten et la locomotive électrique E95 (j'attends d'ailleurs avec impatience sa sortie en version DRG fin 2012) mais j'imagine que les deux ne fréquentaient pas les mêmes zones.

Mais je pense rester réaliste sur la composition des trains : ne pas mettre des locomotives voyageur sur des trains de marchandises et inversement, respecter la charge, etc. Chercher des infos historiques fait parti du plaisir

Pour la 18, je compte tirer le Rheingold et des rames voyageurs rapides.

salut,

Citation :

Par exemple j'aime beaucoup la Glaskasten et la locomotive électrique E95 (j'attends d'ailleurs avec impatience sa sortie en version DRG fin 2012) mais j'imagine que les deux ne fréquentaient pas les même zone.

effectivement, les E95 circulaient en principe sur une seule ligne, en Silézie (province qui fait depuis 1945 partie de la Pologne) et les 98.2-3 "Glaskasten" n'ont pas vraiement quittées la Bavière natale.

seulement les 18.5 (Bay. S 3/6) des dépots rhénans (Köln, Koblenz) et les 18.3 (Bad. IVh) du dépot d'Offenbourg ont tirées le "Rheingold" à la fin des années 1920, avant d'être remplacées vers 1933-34 par des 01.0-2.

sinon pour la 18.1 Hobbytrain, effectivement elle ne roule pas sur des rayons inférieurs à R3 et à des bielles plûtot fragiles...

J'ai finalement dégotté une BR 18.5 Arnold ref 2544 (18 521). Machine produite entre 1997 et 2000. Roues brunies.

La loco est neuve, aucune marque de roulement, nickel. Fonctionnement impeccable. À 81 euros, je pense avoir fait une bonne affaire !?

Merci de vos conseils et de vos informations

Salut,

Effectivement, à ce prix y'a pas grande chose à dire sauf bravo.

Pour les "nouvelles" S3/6 Arnold de la série initiale (donc fabriquées encore en Allemagne) ce sont les cardans qui sont assez sensibles - à vérifier régulièrement.

Et attention aux court-circuits, les roues motrices ont tendance "à fondre". Sinon, rien à signaler.

Salut,

Horia Radulescu a écrit:

Pour les "nouvelles" S3/6 Arnold de la série initiale (donc fabriquées encore en Allemagne) ce sont les cardans qui sont assez sensibles - à vérifier régulièrement.

C'est noté, j'avais pas vu que c'était aussi une machine avec le moteur dans le tender et une transmission aux roues de la loco par cardan

Citation :

Et attention aux court-circuits, les roues motrices ont tendance "à fondre". Sinon, rien à signaler.

Les alimentations de canton surveillent les courts circuits et il y a aussi un fusible 800mA sur chaque canton (ceinture et bretelles).

Merci de ces précisions

De rien.

T'as pas quelques photos de la "bête"?

Je fais ça demain

Voici les photos de la « bête »

Salut,

Effectivement, c'est une S3/6 Arnold nouveau modèle de la première série, ce qui est en fait un avantage sur le plan optique (peinture plus fine sur la chaudière que sur la série venant de Chine)

Le temps nous dira si la fiabilité sur le plan mécanique est aussi au rendez-vous (à voir l'état des bandages de roues, elle ne semble pas avoir beaucoup roulé)

Sympa, en tout cas.

Par contre, es bien une vérsion DRG? Les locos DRG avait des inscriptions couleur dorée (les plaques), jaune (contenances du tender) et blanc, et ce n'est qu'après 1945 que toutes les inscriptions sont devenues blanches. A la loupe, on lit bien "Deutsche Reichsbahn" ou "Deutsche Bundesbahn" et quelle est la date de la dernière révision?

Salut

Horia Radulescu a écrit:

Par contre, es bien une vérsion DRG? Les locos DRG avait des inscriptions couleur dorée (les plaques), jaune (contenances du tender) et blanc, et ce n'est qu'après 1945 que toutes les inscriptions sont devenues blanches. A la loupe, on lit bien "Deutsche Reichsbahn" ou "Deutsche Bundesbahn" et quelle est la date de la dernière révision?

C'est bien Deutsche Reichbahn

La date de la dernière révision est : 12 janvier 1931 (je suppose que tu parles de l'inscription qui est sur le bandeau rouge en avant de poste de pilotage).



D'après les infos que j'ai trouvées, il s'agit d'une nouvelle construction de la S3/6 effectuée par Maffei en 1927-1928 (sous série m, numéro de 18 521 à 18 528) pour palier le manque de locomotive pour les trains rapides. Il est donc propable que celle-ci ait été construite en 1927.

C'est peut-être cette construction tardive qui explique la couleur de l'inscription car d'après ce que j'ai lu le passage aux chiffres blancs se produit avant la Seconde Guerre Mondiale.

Salut,

Oui, ce sont presque les dernières S3/6, la fameuse série "m" à cabine de conduite droite (ou plutôt les dernières, si on fait abstraction des 18.6 reconstruites dans les années 1950 avec des nouvelles chaudières sur la base de certaines 18.5)

La date de 12.1.31 est celle de la "letzte Bremsuntersuchung" (dernière vérification du frein à air comprimé systeme Westinghouse), qui ne correspond pas toujours à la date de la dernière révision, mais c'est bien une loco de l'époque II b (II b allemand, voir NEM).

Le problème, c'est que dans ce cas les inscriptions sont dans une couleur fausse, comme pour d'autres locos Arnold de l'époque (P4.2 comme 36 DRG, Gt 2 x 4/4 comme 96 DRG, etc). Les 18.5 avaient à l'époque:
- des plaques en bronze (Messing) pour le nom de la compagnie et le numero
- des plaques soit en bronze (Messing) ou couleur argentée (Rotguss) pour le type loco (S36.17, loco pour trains rapides, 3 essieux moteurs sur 6, 17 tonnes par essieu), le nom de la Direction des DRG (Rbd) et du dépot auxquelles elles appartenaient (Bw), ici dans les deux cas Mayence car c'est bien une 18.5 rhénane.
- des inscriptions peintes en jaune chrome pour les quantités de combustible du tender.
- des inscriptions peintes en blanc pour le reste (dates de révision, mentions spéciales).

ce n'est qu'après 1937 qu'on est passé aux plaques alu et au "aigle" comme décalque et après 1941 que tout devient blanc.

Arnold ne s'est pas donné de peine et a representé tout ceci en blanc.