A Bayonne, les experts cherchent comment
sortir de l’eau le pont-rail planté dans l’AdourPour l’heure, seuls les huissiers et les experts des entreprises et des différents partenaires
(SNCF, RFF, Bouygues Travaux Publics Régions France, Victor Buyck Steel Construction,
Sarens…) ont examiné le pont sur l’Adour, dont un tronçon latéral est tombé samedi 5 mai.
Objectif : sortir de l’eau rapidement le tronçon échoué et trouver les causes de l’accident.L'accident survenu sur le pont ferroviaire sur l'Adour à Bayonne samedi 5 mai vers 17h a
blessé deux soudeurs. Il s'agit de deux ouvriers portuguais d’une entreprise sous-traitante
de Victor Buyck Steel Construction, société en charge des travaux de charpente métallique,
aux côtés de Bouygues Travaux Publics Régions France (mandataire, travaux de génie civil),
NGE Génie Civil (travaux de génie civil) et Colas Rail (travaux de voies). Les deux hommes
réalisaient sur échafaudage une opération de soudage de deux éléments métalliques du pont.
L'un souffre notamment d'un fémur cassé, et l'autre de fractures aux deux rotules.
En l'absence de témoin oculaire de l'accident, on ne peut que supputer que le tronçon latéral
(A2) côté rive droite (500 tonnes), en cours d'assemblage au tronçon central, s'est désolidarisé
de son appui temporaire (il était solidarisé par clamage au tronçon central A 3) et est tombé
dans l'Adour, entraînant dans sa chute le tronçon A1 côté rive droite, tombé droit sur la berge.
« La structure était assemblée mécaniquement, par boulonnage, avant de lancer les opérations
de soudage, et les dalles béton étaient posées sur ces éléments de charpente métallique depuis
une semaine. On ne sait pas ce qui s'est passé », explique Frédéric Ceresuela, responsable de
la maîtrise d'œuvre chez SNCF.
Quelques mois de retard à prévoir RFF assure que les blocs d'acier du pont ne sont pas entrés en contact avec le pont ferroviaire
utilisé actuellement, qui se trouve à quelques mètres de distance. La circulation a pu être rétablie
dès dimanche soir.
Première mesure arrêtée par les experts : le soudage du tronçon planté dans le fleuve aux appuis
métalliques de sa pile, pour sécuriser le site avant de pouvoir le déplacer. Il a été réalisé en début
de semaine. Des plongeurs doivent ensuite intervenir pour inspecter la partie immergée des tronçons
et des piles d'appui. Selon la SNCF, il n'y aura pas d'expertise judiciaire, le procureur de Bayonne
utilisant les rapports d'huissiers mandatés par les entreprises et bureaux d'études.
Une réunion de tous les acteurs est prévue la semaine prochaine pour valider une procédure de
relevage de la charpente plantée dans l'Adour. « Il faut aller vite pour avoir des premiers indices
sur les causes effectives de la chute ». Autre certitude, selon RFF « les tronçons sont sans doute
réutilisables, seule l'expertise pourra le valider. Les appuis dans le fleuve sont intacts sauf la pile
P1 qui présente quelques dégradations de béton au sommet, et nécessitera des reprises, mais ils
n'ont pas bougé d'un millimètre ». Ce chantier de 40 millions d'euros, prévu pour une livraison en
2013, devrait logiquement prendre quelques mois de retard.
Source :
Le Moniteur.fr